► LES HUMAINS

Perversion hurlent les affiches publicitaires. De tous les péchés que l’on expose sans vergogne (orgueil, avarice, envie, colère, luxure, gourmandise, paresse), la chair étalé, proposée, les corps alanguis, fainéants. Les sept sont là, ils sillonnent entre les mortels, saluent et s’engouffrent dans les âmes, tourbillonnent et avalent.

Les humains naissent et trépassent, aucun n’échappe aux vertus et aux péchés, ils se condamnent seuls à l’un ou à l’autre, s’adonnent sans conscience à ce qui les punira au jugement dernier. La naissance leur donne la virginité, le choix d’une voie. Ils ne sont contraints de rien. La destinée est une illusion. Seule la mort est écrite, du reste, ils sont libres, autorisés à choisir l’enfer ou le paradis. Les vertus (foi, espérance, charité, justice, prudence, force, tempérance) sont les primaires, elles sont présentes depuis l’enfance, ancrées, et s’ajoutent les péchés, eux qui viennent discuter les acquis. Les mortels voguent de l’un vers l’autre pendant des années, beaucoup s’engloutissent dans les sept malins, cherchant à creuser plus loin le mal qui les enveloppe. Ils sont devenus rares les pieux, les vertueux, eux qui s’agenouillent encore devant un dieu, prient la croix sacrée. Les innocents sont précieux, des trésors convoités par les démons.

Chacun est contraint de choisir, de tracer une voie. Péché ou vertu. Ils peuvent revenir en arrière pendant un temps, hésiter et bifurquer. Une âme pure ou au contraire, crasse du vice attire les anges et démons. C'est de cette façon qu'ils s'agglutinent autour des mortels. Dès que la balance bascule, le mortel devient un pion, une proie pour les appétits des cieux et enfers.

Maintenant que l'apocalypse engouffre ses racines vers les cieux et la terre, l'humanité périt à coup de glaive, de ces anges destructeurs, périt sous le diktat, le commandement des infernaux. Des survivants certainement qui se terrent, qui se regroupent dans deux quartiers encore vivement protégés : Staten Island et le Bronx sont devenus les royaumes désenchantés des hommes désabusés. Eux ne croyant plus, eux renaissent sous le choc, l'instinct animal, celui de survit, frémit sous les paupières, on cherche des leaders, on cherche des médiums, bergers guidant vers le chemin bonheur. D'autre solitaire ne tiennent guère et disparaissent sous les chaînes ou l’épée.
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